Les "bons" contre les mécréants, encore...
Ça a peut-être de la date, mais ça montre leur invasion sur tout.
Si ils ne sont pas contents, pourquoi ne demeurent-ils pas chez eux?
Suisse : des immigrés veulent retirer la croix du drapeau national
Mise à jour (10 octobre 2011) : Cet article parle de l'appel du groupe Second@s Plus à ce que la croix du drapeau suisse soit retirée. Or un lecteur m'informe que ce groupe a formellement nié avoir fait une telle demande, et il a traduit de l'allemand le communiqué de presse émis par ce groupe. J'ai posté dans les commentaires la version originale allemande du communiqué de presse en question et la traduction française de mon lecteur attentif.
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Une organisation d’immigrés installée à Berne a appelé à ce qu’on retire l’emblématique croix blanche du drapeau suisse, car, en tant que symbole chrétien, elle « ne correspond plus à la réalité actuelle de la Suisse multiculturelle ».
Ivica Petrusic est le vice-président de Second@s Plus, un groupe de pression qui représente principalement des étrangers musulmans établis en Suisse depuis deux générations (et que l’on appelle familièrement des « Secondos »). Il déclare que ce groupe va lancer en octobre une campagne nationale pour demander aux Suisses d’adopter un nouveau drapeau qui soit moins offensant pour les immigrés musulmans.
Interrogé le 18 septembre dernier par le magazine Suisse Aergauer Zeitung, Petrusic a déclaré que la croix a un sens chrétien, et que, bien que les racines chrétiennes de la Suisse doivent être respectées, « il faut séparer l’Eglise et l’Etat » car « la Suisse d’aujourd’hui présente une grande diversité religieuse et culturelle. On devrait se demander si l’Etat veut continuer de renforcer un symbole dans lequel de nombreuses personnes ne croient plus ».
Dans cet entretien, Petrusic a déclaré que la Suisse avait besoin de nouveaux symboles auxquels tout le monde, y compris les non-chrétiens, pouvait s’identifier. Pour remplacer le drapeau suisse actuel (voir image ici), Petrusic a proposé d’utiliser l’ancien drapeau de la République Helvétique (voir image ici). Il fut inauguré officiellement 1799, et se compose de vert, de rouge et de jaune. « Ces couleurs sont similaires aux drapeaux actuels de la Bolivie et du Ghana, et permettraient de représenter une Suisse plus progressiste, plus ouverte d’esprit », a-t-il dit.
Les politiques de toutes tendances se sont indignés de cette proposition, qui va certainement nourrir le ressentiment à l’égard des immigrés en Suisse.
Sylvia Flückiger, une conseillère de l’Union Démocratique du Centre (UDC) a déclaré que ces demandes sont « complètement inacceptables. Il n’y a rien à changer dans notre drapeau suisse. Vous verrez que la prochaine fois, ils en voudront toujours plus, ils voudront changer notre constitution ».
Marianne Binder, porte parole du Parti Démocrate Chrétien (PDC) a déclaré « Mais c’est exactement ce qu’il nous faut ça, changer de drapeau. Le drapeau suisse [actuel] est constitutif de l’identité suisse, justement parce qu’il demande à chacun d’y prendre part … et même aux immigrés ».
Stefan Brupbacher, le secrétaire général du Parti des Libéraux Radicaux (PLR) a déclaré : « Cela n’a vraiment aucun sens, la croix suisse est une grande réussite, une marque précieuse reconnue dans le monde entier. C’est un symbole de succès et de qualité. Nous la défendrons fermement, par amour pour la Suisse ».
Les questions liées à l’immigration musulmane en Suisse sont un sujet sensible, ardemment débattu, et cette controverse autour du drapeau va certainement ajouter de l’huile sur le feu.
La population musulmane en Suisse a plus que quintuplé depuis 1980, et s’approche maintenant des 400 000 personnes, soit à peu près 5 pour cent de la population totale. La plupart des musulmans vivant en Suisse sont venus de Turquie ou des Balkans, dans une moindre mesure du monde arabe. De nombreux immigrés de deuxième et troisième génération sont maintenant bien établis en Suisse.
Cette nouvelle réalité démographique des musulmans fait d’autant plus monter les tensions, et ce dans des pans entiers de la société suisse, que les musulmans font preuve de plus en plus de combativité à demander davantage de reconnaissance de leur foi islamique.
Les controverses qui s’en sont ensuivies nourrissent le débat sur la place de l’islam dans la société suisse, et sur la conciliation des valeurs occidentales avec une population immigrée de plus en plus importante qui refuse fermement de s’assimiler.
Ces dernières années, la multiplication des affaires liées à l’islam a complètement embouteillé les tribunaux suisses. Des parents musulmans ont eu gain de cause dans l’une de celles-ci, pour permettre à leurs enfants de porter des maillots de bain « intégraux », surnommés « burkinis », pendant les cours de natation mixte. Dans une autre affaire, un groupement de supermarchés suisses avait créé la polémique en interdisant à ses employées musulmanes de porter le voile.
En août 2009, la fédération suisse de basket-ball a défendu à une joueuse musulmane de porter le voile pendant les matchs de ligue. En août 2010, 5 familles musulmanes de Bâle ont dû payer chacune une amende 350 francs suisses (420 $) parce qu’elles refusaient d’envoyer leurs filles aux cours de natation mixte.
En septembre 2010, le secrétaire de la communauté musulmane de Bâle a été acquitté des accusations d’incitation au crime et à la violence. Cet homme de 33 ans avait été mis en cause à la suite de ses commentaires, dans un documentaire de la télévision suisse, stipulant que la charia, la loi islamique devait être introduite en Suisse, et que les épouses rebelles devaient être battues. Le juge a déclaré que la liberté d’expression permettait à l’accusé de s’exprimer ainsi.
En novembre 2010, les électeurs suisses ont voté une nouvelle règlementation sur l’expulsion des criminels étrangers. Cette mesure stipule que les criminels non-suisses condamnés pour des crimes allant du meurtre jusqu’aux cambriolages et à la fraude aux allocations sociales seront automatiquement expulsés.
Toujours en novembre 2010, la ministre de la justice suisse Simonetta Sommaruga a déclaré que la décision de prolongation des permis de séjour devrait dépendre étroitement des efforts réalisés par les immigrés pour s’intégrer. « La scolarité obligatoire doit être respectée. Les enfants doivent assister à l’ensemble des cours, on ne doit pas permettre d’exception pour des motifs religieux ou autres, comme par exemple pour les cours de natation » a dit Sommaruga.
En décembre 2010, la Commission Fédérale aux Affaires Féminines a appelé à l’interdiction des burqas et niqabs islamiques au sein des écoles et de la fonction publiques. Cette commission, nommée par le gouvernement, a déclaré qu’il s’agissait là d’empêcher les discriminations sexistes.
En janvier 2011, une femme turque de 66 ans qui vivait à Berne a été condamnée à 3 ans et demi de prison pour avoir encouragé le père et les frères de sa belle-fille à commettre un crime « d’honneur » à son encontre, à cause de sa « conduite libertine ».
En mai 2011, les électeurs du canton de Ticino, dans la partie italophone de la Suisse, ont rassemblé suffisamment de signatures pour déclencher une votation qui interdirait les burqas, les niqabs et autres couvre-chefs islamiques. Si cette votation a lieu, ce serait la première fois en Suisse que les citoyens pourraient s’exprimer sur la burqa.
Toujours en mai 2011, Ueli Maurer, le ministre de la défense suisse a déclaré que de plus en plus de musulmans suisses s’entrainaient dans des camps de militants islamiques, dans des pays comme la Somalie ou le Yemen (). Dans une interview au Journal du Dimanche (SonntagsZeitung), Maurer a également déclaré qu’en l’état actuel de la loi suisse, il était difficile d’empêcher les islamistes de lever des fonds.
Pendant ce temps, on attend la décision de la cour administrative de Berne sur le sort du minaret de la ville de Langenthal. Les minarets sont des sortes de tours depuis lesquels sont souvent lancés les appels à la prière pour les musulmans.
Les musulmans de Langenthal, une ville de 15 000 habitants environ, avaient reçu la permission de construire un minaret cinq mois avant que l’interdiction constitutionnelle des minarets ne soit effective, en novembre 2009. Mais les opposants au projet ont déclaré que cette permission initiale a été rendue de fait caduque. L’affaire est toujours en cours d’instruction par la justice suisse.
En novembre 2009, il y a eu un référendum en Suisse dans lequel les citoyens ont approuvé la proposition d’interdiction de la construction de minarets. Cette proposition a été votée à 57,2% contre 42,5%, par 2,67 millions de votants. Il n’y a eu que 4 cantons sur les 26 de Suisse à s’opposer à cette proposition, et de fait, la double majorité, nombre de voix et nombre de cantons, ayant ainsi été réunie, l’interdiction des minarets est désormais inscrite dans la constitution suisse.
En juillet 2011, la Cour européenne des droits de l’Homme a rejeté deux requêtes déposées par des musulmans s’opposant à l’inscription dans la constitution suisse de l’interdiction des minarets.
La cour des sept juges du tribunal de Strasbourg a déclaré que les demandes des plaignants étaient irrecevables car ces derniers n’ont pu montrer en quoi cette interdiction contrevenait à leurs droits, et que de fait, ils ne « pouvaient se prétendre victimes d’une violation » de la Convention européenne des droits de l’Homme, convention que cette cour est chargée d’appliquer.
L’interdiction des minarets a constitué un tournant dans le débat sur l’islam en Suisse.
Cette proposition était appuyée par le parti conservateur de l’Union Démocratique du Centre (UDC), qui déclarait que les minarets symbolisaient la montée de l’outrecuidance et de l’intolérance de la communauté musulmane de Suisse.
L’UDC a décrit les minarets comme « symboles des revendications politico-religieuses de pouvoir et de domination qui, au nom d’une prétendue liberté de religion, menacent les droits constitutionnels des autres ». L’UDC a justifié ses allégations en citant le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui avait laissé entendre que la construction de mosquées et de minarets était un des éléments de la stratégie d’islamisation de l’Europe. Et Erdogan, le pro-islamiste, de fanfaronner : « les mosquées sont nos casernes, les coupoles nos casques, les minarets nos baïonnettes et les croyants nos soldats ». Erdogan avait également déclaré aux immigrés musulmans en Europe que « l’assimilation est un crime contre l’humanité ».
Ces dernières années, le nombre de mosquées a explosé en Suisse ; il y en a maintenant plus de 200 et même 1 000 salles de prières, réparties dans tout le pays. Certains craignent que les mosquées ne facilitent l’établissement d’une société parallèle pour les musulmans – une société parallèle particulièrement accueillante pour les fondamentalistes islamiques.
Soeren Kern est membre du directoire pour les relations transatlantiques du Grupo de Estudios Estratégicos (Centre d’Etudes Stratégiques ), à Madrid. On peut le suivre sur Facebok.
Source : Immigrants Want Cross Removed from Swiss Flag, par Soeren Kern, Hudson NY, 26 septembre 2011. Traduction par Olaf pour Poste de veille