La Turquie aide encore l'EI
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Washington exhorte la Turquie à cesser de frapper les KurdesLes États-Unis ont exhorté samedi la Turquie à cesser ses tirs d'artillerie visant des forces armées des Kurdes de Syrie et celles du régime syrien, dans le nord de ce pays en guerre.
«Nous avons pressé les Kurdes syriens et d'autres forces affiliées aux YPG (les Unités de protection du peuple kurde liées au PYD, le Parti kurde de l'union démocratique, à ne pas profiter de la confusion en s'emparant de nouveaux territoires. Nous avons aussi vu des informations concernant des tirs d'artillerie depuis le côté turc de la frontière et avons exhorté la Turquie à cesser ces tirs», a protesté le porte-parole du département d'État, John Kirby.
Il réagissait à des informations de l'agence de presse officielle turque Anatolie annonçant que l'armée turque avait frappé samedi des cibles du PYD et du régime syrien dans deux incidents séparés.
«Nous sommes inquiets de la situation au nord d'Alep et nous nous efforçons de faire baisser les tensions de tous les côtés», a assuré M. Kirby, actuellement à Munich avec son ministre des Affaires étrangères John Kerry pour une conférence consacrée à la guerre en Syrie qui a accouché jeudi soir d'un accord international en vue d'une «cessation des hostilités» en Syrie d'ici une semaine.
«La Turquie et le YPG partagent la même menace posée par l'EI», le groupe jihadiste Etat islamique, a souligné M. Kirby.
Washington est dans une situation inconfortable, car il est allié d'Ankara au sein de l'OTAN et de la coalition internationale contre l'EI, mais il soutient dans le même temps les Kurdes syriens dans leur lutte contre les jihadistes dans le nord de la Syrie.
Cela a provoqué la semaine dernière la colère du président turc Recep Tayyip Erdogan qui a accusé les États-Unis d'avoir créé une «mare de sang» en s'alliant avec les Kurdes de Syrie.
La Turquie considère le PYD et les YPG comme des organisations «terroristes», étroitement liées aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui se livrent depuis 1984 à une guérilla meurtrière sur le sol turc.
En revanche, le département d'État a rappelé ces derniers jours que s'il considérait également le PKK comme une «organisation terroriste étrangère», ce n'était pas le cas du PYD et des YPG en lutte contre l'État islamique.