Début de la bataille de Sidi Brahim...
Bonne commémoration à tous les chasseurs! salut
- Le 22 septembre 1845, la présence d'Abd-el-Kader était signalée sur les frontières du Maroc, non loin de la tribu des Souhalias, tribu puissante et franchement ralliée à nous.
Des ordres avaient été donnés pour que l'amitié de cette tribu fût ménagée, mais il y avait à craindre que les Souhalias, redoutant la vengeance de l'émir, ne vinssent à nous trahir, aussi tous nos efforts tendaient-ils, pour nous conserver cette amitié, à soutenir la tribu contre Abd-el-Kader.
Le colonel de Montagnac, alors en garnison à Djama R'Azouat, reçut, le matin même du jour où la présence de l'émir lui était signalée non loin de là, un message du chef de la tribu des Souhalias, qui, protestant de nouveau de son amitié pour la France, réclamait le secours des Français et s'engageait, si la garnison voulait venir s’embusquer dans sa tribu, à lui livrer Abd-el-Kader.
A cette époque, le rêve des chefs de poste était de prendre l'émir, rêve glorieux qui pour tant de héros s'est éteint dans la mort.
Le colonel de Montagnac était de ceux-là. Prendre l'Emir ou se faire tuer. Sa réponse fut vite faite à l'émissaire des Souhalias.
- Allez retrouver votre chef, dit-il noblement, et assurez-le que les amis de la France n'auront pas invoqué en vain le secours des Français.
La garnison de Djama R’Azouat était faible, de plus entourée d'ennemis. Il ne fallait pas songer à trop l'affaiblir. Le colonel dressa une liste de ceux qui devaient l'accompagner. Ils se montaient à 421 hommes dont voici la composition. Aucun détail ne doit être perdu dans un pareil récit:
8è bataillon de chasseurs : 10 officiers et 346 hommes. 2e hussards : 3 officiers et 62 hommes.
Les officiers étaient : le colonel Montagnac, le chef de bataillon Froment-Coste, qui figure sur le fameux tableau de la Prise de la Smala d'Horace Vernet, le chef d'escadron Courby de Cognord, devenu depuis général, les capitaines Dutertre, de Chargère, Géreaux, Burgaud, Gentil, les lieutenants Klein, de Raymond, Larrazée, l'adjudant Thomas, le docteur Rosagutti.
Quant aux noms des 408 hommes, nous ne les connaissons pas, sauf ceux du clairon Roland dont nous verrons l'odyssée et le chasseur Lavaissière qui seul pût revenir avec sa carabine, que la duchesse d'Orléans demanda à garder et lui échangea contre une carabine d'honneur.
Le dimanche, à dix heures du soir, la colonne sortit silencieusement de Djama R'Azouat et marcha vers l'ouest pendant quatre heures. On fit une première halte et l'on se coucha derrière les faisceaux.
Le lendemain, vers huit heures, on alla camper près de l'oued Tamana, pour y passer la journée. Sur l'avis d'un nouvel émissaire des Souhalias, on se remit en route vers l'oued Taouli.
Pendant ce temps, un second messager était arrivé; celui-là venait du général Cavaignac qui, engagé sur la route d'Ain-Kobeira, réclamait 300 hommes de renfort.
Accorder ce renfort, c'était réduire ses forces à 168 hommes, et forcer par conséquent la colonne à revenir sur ses pas.
- Fuir le combat, quand l'ennemi s'avance sur nous? Mais ce serait une honte, s'écria le colonel Montagnac. Mon avis est de rester là. Qu'en dites-vous, Messieurs?
L'opinion des officiers fut conforme à celle du colonel. La destinée les poussait vers leur calvaire.
Au même moment, les vedettes de hussards placées sur un petit mamelon à un quart de lieue de là, signalaient l'apparition de cavaliers arabes qui tournaient la montagne en face de notre camp.
Le colonel Montagnac, à cette nouvelle, donna l'ordre au chef d'escadron Courby de Cognord, d'envoyer l'adjudant avec quelques hommes pour s'assurer de ce qui se passait et savoir ce que voulaient les Arabes.
A peine l'adjudant eut-il rejoint les vedettes, que les Arabes fondirent tout à coup sur les hussards et leur coupèrent la retraite. Mais nos ennemis n'étaient qu’au nombre de trente, ils ne réussirent pas dans leur attaque et furent obligés de faire volte-face.
Quelques coups de feu sans résultat avaient été tirés contre nous. Il n'en fallait pas douter, les hostilités étaient commencées. Se retirer, c'était fuir. On ne pouvait répondre au général Cavaignac demandant du renfort, que par un refus.
A peine le message emportant cette réponse était-il parti, qu'on vit apparaître sur le sommet de la colline un groupe d'Arabes aux burnous blancs et de Marocains au bonnet rouge. Les vedettes furent remplacées par des postes du 8è bataillon, et comme la nuit approchait, le colonel prévint ses officiers qu'on lèverait le camp vers minuit et que, pour masquer le mouvement, de grands feux seraient allumés.
A minuit, en effet, la petite colonne, se replia sans bruit, mais dès sa sortie du camp, des coups de feu furent tirés sur ses flancs et son arrière-garde. On était observé et suivi. Le colonel n’en fit pas moins continuer la marche, et, dès la pointe du jour, on établit le bivouac près de Carcor, à cinq lieues de Djama-R'Azouat.
Cette fois toutes les crêtes des collines étaient couronnées de cavaliers arabes.
M. de Montagnac alors décide l'attaque. Il fait monter à cheval les hussards, prend trois compagnies de chasseurs commandées par les capitaines Larrazée, de Chargère et de Raymond, trois escouades de carabiniers sous les ordres du sergent Bernard, et, laissant la garde du camp au chef de bataillon Froment-Coste avec le reste de la troupe, s'avance l'espace d'une lieue au-devant des Arabes qui, impassibles, le regardent venir.
Le colonel laisse l'infanterie à l'endroit de la halte, et, à la tête de ses soixante hussards, s'élance sur un groupe d'Arabes qu'il voyait le plus près de lui et qui pouvait s'élever à un millier d'hommes.
On se heurta contre une fusillade bien nourrie. Dix minutes de combat suffirent pour mettre la moitié de la troupe hors de combat et forcer à la retraite ces affamés d'audace et de gloire.
L'infanterie rejoignit les hussards à moitié chemin. Le colonel reprit l'offensive. Les Arabes à leur tour reculent et sont poursuivis l'épée dans les reins.
Tout à coup nos soldats entendent derrière eux un grand bruit, une nuée d'Arabes et de Kabyles descend de toutes les collines environnantes. Le colonel se voit dans un cercle de feu. Il comprend qu'il n'y a ni victoire probable, ni retraite possible, et prend ses dispositions pour disputer chèrement sa vie aux Arabes. Il envoie un hussard demander du secours à M. Froment-Coste, et, prenant position sur le versant gauche d'un ravin, fait former sa troupe en carré.
Le tambour bat aux champs, le clairon sonne la marche, honneur à ceux qui vont mourir! Pas un signe de faiblesse, pas un regret de la vie, rien dans le coeur de ces hommes, que ce sentiment inexprimable du héros se sacrifiant pour son pays ! Montagnac est la première victime. Il tombe frappé d'une balle au front et n'a que le temps de crier :
- Monsieur Froment-Coste !
Un hussard a compris, il s'élance à travers les balles, et est assez heureux de franchir le ravin que les Arabes ont négligé de garder.
Cinq cents coups de feu sont tirés sur lui. Pas un seul ne l'atteint.
Auprès du colonel sont tombés deux capitaines. M. Courby de Cognord et le capitaine Gentil, se mettent à la tête de ce qui leur reste des hussards, et, pour dégager la petite troupe que décime le tir des Arabes, s'élancent dans le groupe des burnous blancs.
Que se passa-t-il? quelque chose d'insensé, d'inouï, qui fait hausser les épaules aux sceptiques et enthousiasme les croyants. Cette poignée d'hommes tint tête pendant une heure, et les chasseurs auraient pu se replier si, au moment où la cavalerie se faisait hacher pour eux, l'émir Abd-el-Kader n'était venu lui-même, avec, ses réguliers, présider au massacre.
Le 23 septembre 1845 Sidi-bra_gravure-BatailleMassacre, le mot est juste. Il ne pouvait plus y avoir combat. La plaine tout entière était blanche de burnous. Un seul point, noir de fumée. C'était là qu'achevaient de mourir en se défendant, les derniers soldats du colonel Montagnac.
Pendant ce temps, le commandant Froment-Coste prévenu par les messagers arrivait au pas de course avec soixante hommes, guidé par le bruit de la fusillade, mais à chaque pas qu'il faisait, la fusillade allait s'affaiblissant.
Ah! comme ils étaient découragés dans leur impuissance et furieux dans leur rage. Eh quoi, ils entendaient pour ainsi dire mourir leurs frères, et chaque pas qu'ils faisaient à leur secours ne les approchait que d'une tombe !
A cinq cents mètres de là enfin, ils aperçoivent un hussard qui se débattait contre cinq Arabes auxquels il tentait d'arracher son officier blessé. Les cinq Arabes, prirent la fuite.
Et là-bas, la fusillade se ralentissait. Elle cessa tout à fait. M. Froment-Coste s'arrêta. Plus de chance de salut. Les yeux pleins de larmes, la compagnie fit volte-face. Il n'y avait plus qu'à regagner le camp et rejoindre la compagnie du capitaine Géreaux.
Seulement les malheureux comptaient sans les sanglants moissonneurs, qui avaient fini leur moisson de têtes. ils s'épandirent dans la plaine au grand galop de leurs chevaux et entourèrent le commandant Froment-Coste et ses soldats.
Le chef dé bataillon n'eut pas le temps de commander le carré, et le troisième massacre commença, Tous les hommes se firent tuer jusqu'au dernier, sur le corps de leurs officiers.
Il ne restait plus debout que la compagnie du capitaine Géreaux!
Cette fois ce ne sera plus le massacre, ce sera la lutte, lutte folle, inouïe, qui dépasse l'imagination du romancier le plus fécond, qui nous fait sourire de pitié au récit des plus sublimes combats de l'Iliade.
La fusillade s'était éteinte, on n'entendait plus que le cri des vainqueurs, on ne voyait au loin que la fumée montant vers un ciel, rouge peut-être du sang, versé.
Le capitaine Géreaux à compris qu'il n'y a pas de retraite possible, mais à quelques cents mètres de, là il y a un marabout, le marabout de Sidi-Brahim. C'est un refuge où l'on pourra se défendre.
Mais le marabout est occupé. Qu'importe! on s'élance au pas de charge, à la baïonnette. Les Arabes sont vite délogés et le marabout est enlevé. La victoire nous a coûté cher. Quatre cadavres français nous ont servi de marchepied pour escalader la muraille.
Le capitaine et son lieutenant Chapdelaine organisent la défense, et le caporal Lavaissière monte planter au faite du marabout un drapeau qu'il a improvisé. Ce lambeau tricolore, c'est la patrie pour laquelle ils vont mourir, les courageux soldats saluent avec des cris de joie ce témoin glorieux de leur mort prochaine.
Alors la lutte commence. Le marabout est cerné. Des masses de Kabyles accourent et viennent jusqu'au pied du mur enlever les mulets qu'on n'a pu faire entrer. Il est vrai qu'ils payent cher cette razzia. Une trentaine de cadavres attestent que les balles françaises n'ont pas été perdues. C'est que chaque homme a le temps de viser. Chaque coup de feu, c'est un ennemi qui tombe.
Soudain, il se fait un grand silence, les rangs des Kabyles s'écartent et on aperçoit les soldats réguliers de l'Emir. Abd-el-Kader en effet arrive pour jouir de sa facile victoire. Sa venue est saluée par un feu bien nourri. Quelques Arabes tombent autour de l'Emir, qui lui-même est blessé à la joue.
Abd-el-Kader a fait un signe. On s'arrête, on regarde, il dicte une lettre. Un cavalier se détache et s'approche en montrant la lettre qu'il fait remettre au capitaine Géreaux. Celui-ci la lit à haute voix:
« Abd-el-Kader invite les assiégés à se rendre. Les personnes seront bien traitées. »
Le Capitaine regarde ses hommes. Pas un mot, rien que des sourires ironiques.
- Merci, mes amis, s'écrie l'officier, car nous ne nous rendrons jamais, n’est-ce pas?
- Jamais lui est-il répondu, jamais!
La réponse est transmise à l'Emir qui, ne se tenant pas pour battu, envoie une seconde lettre plus pressante que la première.
On ne lui répond même pas.
Une troisième lettre, celle-là écrite en arabe et dans laquelle il est dit que les Français tentent en vain de se défendre et que lui l'émir, les aura plus tard!
- A la garde de Dieu! réplique le capitaine, vous ne nous aurez pas vivants du moins. Vive la France!
- Vive la France! répètent les soldats.
Abd-el-Kader s'est éloigné, les Kabyles recommencent l'attaque sur les quatre faces du marabout. Mais leurs balles ne peuvent entamer la muraille, et ne voulant pas user inutilement leur poudre, ils s'approchent sous notre feu et font pleuvoir dans le marabout une grêle de pierres.
Nos soldats ne s'effraient pas. Eux aussi déposent les armes et renvoient leurs pierres aux assaillants.
La nuit met fin à cette lutte. Selon leur habitude, les Arabes restent inoffensifs pendant l'obscurité, mais au point du jour les hostilités recommencent.
L'Emir, dont le camp est à vingt minutes de là, voyant l'inutilité. des efforts de ces masses contre un faible groupe de Français, se retire pour ne plus revenir. Il emmène avec lui soixante des nôtres qu'il a faits prisonniers, soixante blessés mutilés, dont l'un à lui seul a treize blessures.
Le départ d'Abd-el-Kader fait cesser l'attaque des Kabyles : ceux-ci ont compris qu'ils ne prendront jamais le marabout d'assaut.. Ils préfèrent attendre que la faim et la soif leur viennent en aide.
Ils forment un immense cercle, hors de la portée du fusil et, l'oeil fixé sur ce tombeau de vivants, ils guettent le moment où ils n'auront qu'à étendre la. main pour saisir leur proie.
La nuit vient : pas de sommeil, ni de repos. Le jour arrive : pas de pain, pas d'eau, presque plus de munitions. La nuit qui succède se passe dans la fièvre et le délire. L'autre journée qui suit n'est qu'une longue et douloureuse agonie.
Pas une plainte, pas un murmure, ni regret, ni désespoir. Il faut mourir. Ils sont là pour ça. Ils mourront, mais en se battant encore.
Dans la nuit, on décide la retraite. Le 26, à six heures du matin, le capitaine Géreaux annonce qu'on va faire une trouée et marcher sur Djama R'Azouat. Quatre lieues à faire au milieu de plusieurs milliers d’Arabes! Et les soldats sont épuisés, ils ont à peine trois cartouches chacun.
Soudain ces soixante hommes défigurés par la souffrance, mais, transfigurés par le courage, se lèvent, franchissent les murs du marabout et se précipitent au pas de course. Le premier poste est enlevé sans qu'un coup de feu soit tiré, mais les Arabes se sont ralliés autour de nos soldats. L'éveil est donné partout. Les Souhalias, ces traîtres qui nous ont vendus, accourent se joindre aux Kabyles. La fusillade s'engage, pétille, éclate. Cinq hommes tombent dans nos rangs.
On n'abandonne que les cadavres. Les blessés sont portés. Tout affaiblis qu'ils soient, les Français ne veulent pas laisser leurs blessés à la merci de ces sauvages.
N'est-ce pas qu'on est fier d'être né dans un pays qui produit de pareils héros ? N'est-ce pas chose merveilleuse à voir que cette poignée de soldats, toujours combattant, toujours décimée, franchissant deux lieues, dont leurs cadavres marquent chaque halte ?
Mais ils sont trente à peine. Arrivés sur le plateau qui domine la vallée de l'oued Ziri, ils se forment en carré, attendant une attaque qui ne vient pas, et profitant de cette accalmie pour respirer et se reposer dix minutes.
Trois hommes tombent d'épuisement, deux morts, un expirant. Ce dernier qu'on veut emporter s'y refuse. On se partage ses cartouches, puis on se précipite dans la vallée.
À moitié du versant, le lieutenant Chapdelaine est tué. Un combat se livre autour de ce cadavre, que les soldats ne veulent pas laisser aux Arabes.,
Pendant cette lutte suprême, des Arabes sont descendus du douar qui domine la montagne de droite et ont coupé la retraite. La petite troupe se trouve serrée, au point qu'elle ne peut faire un pas de plus.
Le capitaine Géreaux, pour la troisième fois, ordonne de former le carré. Le carré se forme. Il n'y a plus que vingt-cinq hommes debout. La dernière cartouche est usée et les soldats n'ont plus à opposer que la baïonnette. Alors les balles déciment la petite troupe. Les Arabes chargent de si près, que l'un d'eux met la main sur l'épaule du capitaine qui se retourne et brûle la cervelle à l’Arabe.
Ce fut le dernier coup de feu qui sortit du carré.
Nos ennemis se sont reculés à vingt pas pour mieux nous fusiller. Géreaux et dix hommes tombent les premiers. Le reste se jette tête baissée au milieu des Arabes.
A partir de ce moment, ils disparaissent jusqu'à Djama R'Azouat. Parmi ceux-là était le caporal Lavaissière, le seul qui restât d'un bataillon des chasseurs d’Orléans
Je me trompe, il restait aussi le clairon Roland.
Il était prisonnier d'Abd-el-Kader, avec les premiers soldats du colonel Montagnac. Une nuit, le massacre des prisonniers est décidé. Roland le sait; il décide lui aussi qu'il se sauvera. Vers minuit, le signal du massacre est donné. Le clairon s'élance, tue d'un coup de couteau le premier Arabe qu'il rencontre, saute par-dessus le cadavre, franchit une haie et roule de l'autre côté.
En se relevant, il se sent saisir par la ceinture de son pantalon mais ce pantalon en lambeaux se déchire et Roland se sauve en chemise. Une balle l'atteint à la jambe droite. Il continue à fuir, et quand il est à portée de fusil, il s'arrête, s'assied et attend. Quoi? Qu'un de ses camarades vienne le rejoindre.
Mais il ne voit venir personne. En revanche, il entend les cris de ses camarades qu'on égorge, et à la lueur de la fusillade, il devine où a lieu ce sacrifice humain.
Enfin la fusillade cesse et les cris s'éteignent. Roland se lève et reprend sa course. Le jour il se cache, la nuit il marche.
Le soir du troisième jour, par un orage terrible, le malheureux presque nu, brisé, exténué, mourant, se livre aux Marocains.
Il est vendu dix francs à un Arabe, qui, dans l'espoir d'une plus haute récompense, rend aux Français cette triste épave du désastre de Sidi-Brahim.