Lors du départ d'un coup de feu, il se produit à la bouche du canon de l'arme une détonation, c'est-à-dire schématiquement une libération de gaz chauds sous forte pression. Cette libération de gaz génère donc une onde de pression, que nos oreilles perçoivent partiellement sous la forme de ce que nous appelons le « bruit ».
Or, nos tympans ne sont pas les seuls organes à percevoir cette onde de pression,
tous nos organes sont concernés. En effet, cette onde est une onde mécanique à transition brutale. Elle se transmet à l'organisme du fait de la composition de celui-ci (environ 70% d'eau), sous la forme d'un choc dit compressif, et provoque des dommages internes.
Non seulement l'oreille externe, mais l'oreille moyenne, l'oreille interne, les yeux,
le nez, la gorge, la boîte crânienne et le cerveau, même la cage thoracique y sont sensibles, par l'intermédiaire de la transmission solidienne.
De plus, les conséquences de ce blast ont un effet cumulatif. C'est a dire que les blasts s'additionnent les uns aux autres, et que leurs conséquences, ainsi que le temps de récupération, seront proportionnels non seulement à leur nombre, mais aussi à leur importance.
Dans les faits, chaque séance de tir génère un handicap temporaire sensible.
Les traumatismes sont fortement corrélés aux vitesses et quantités de mouvement des munitions tirées, il sera par exemple plus handicapant de tirer 200 cartouches de 5,56 mm OTAN que le même nombre de cartouches de 9 mm X19.
Le handicap constaté se révèle également proportionnel au contexte acoustique (tir en plein air ou tir en local clos) en raison de la réverbération ou de l'absorption des ondes de chocs par le milieu exterieur, on parle ici de contexte acoustique.
Enfin, il importe d'être conscient de l'existence d'un traumatisme « passif ».
Le tireur n'est en effet pas la seule personne concernée, les tireurs proches ou les moniteurs reçoivent sensiblement la même onde de choc lors du départ du coup.
Ainsi un groupe de 5 tireurs, tirant ensemble 100 coups chacun, recevra les pressions de l'équivalent de 500 cartouches, et le moniteur qui aura vu défiler 5 groupes aura subi les ondes de choc d'environ 2500 coups dans en avoir tiré un seul.
Bien que peu sensible au cours des premières séances, le handicap définitif se révélera lourd de conséquences à l'issue de plusieurs années de pratique,
la part de non-récupération étant progressivement de plus en plus sensible.
Le coût économique et social de ce phénomène est considérable.
Les modes de protections contre ces ondes de chocs existent.