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NORMA
Molycotage des ogives
Récemment, il y a eu bon nombre de discussion sur le molycotage. Suite à l’article de Kevin Thomas dans PS de janvier, nous avons reçu un grand nombre d’e-mails. Etant donné que nous molycotons des ogives depuis longtemps, nous aimerions partager note expérience en la matière. Je suppose que cet article va répondre à quelques questions mais probablement en soulever d’autres !
Pour faire court, nous avons constaté que les ogives molycotées :
- entraînent une baisse de pression de 3 à 5%, selon la cartouche, l’ogive et la poudre,
- entraînent une réduction de la vitesse initial de 0.5 à 1.5%,
- réduisent l’encrassement du canon,
- augmentent la précision dans certains cas,
- très probablement augment la durée de vie des tubes.
Durant nos tests, nous avons aussi constaté que le premier coup tiré d’un canon nettoyé est inclus dans le groupement, avec les coups qui le suivent (à 300 mètres).
Le bisulfure de molybdène est un remarquable réducteur de friction et cette propriété va au-delà des limites de résistance des matériaux connus. Quand une ogive molycotée passe dans un canon, la friction est réduite comparativement à celle d’une ogive non molycotée. Aussi, il n’est surprenant de noter une baisse de pression. Nous n’avons pas conduit une énorme série de tests avec de très nombreux calibres, mis cette baisse de pression de 5% de pression a été constatée à chaque tir.
La pression étant réduite, la vitesse initiale est aussi réduite si la charge reste la même. Il est intéressant de constater que la réduction de la vitesse est plus faible que celle de la pression. Aussi, en augmentant la charge (non dit : pour remonter à la pression d’origine) plus élevée de 1 à 2% avec des ogives molycotées.
La détérioration du métal du canon st difficile à mesure avec précision. Nous avons fait des observations à l’endoscope et comparé le besoin de nettoyage. Il semble que les ogives molycotées encrassent (non dit : comme les autres) l canon jusqu’à un certain point, mais sans augmentation de cet encrassage par la suite. Notre estimation subjective est que l’encrassage est de 30 à 40 % moindre et beaucoup plus lentement. Cela dépend de la cartouche, de la pression, de la poudre et de la balle. Je suis bien certain que nous verrons une amélioration dans ce domaine du fait des poudres assez rapidement.
Durant nos tests initiaux sur le moly, nous avons tiré quelques ogives de 6.5mm de 140 grains pour l précision. Ces ogives sont du même type que les Sierra 1740. Nous n’avons alors constaté absolument aucune amélioration de la précision. Les essais ont continué avec du 6mm PPC et des ogives Sierra 107 grains MatchKing. Nous avons tiré en stand fermé environ 60 groupements de 5 coups à 100 mètres avec différents chargements. Chaque chargement a donné de meilleurs groupements (6 à 11 % plus réduits) et de plus faibles écarts types de Vo avec les ogives molycotées, en comparaison aux mêmes chargements avec ogives non molycotées. C’était juste un indice : pas d’amélioration vraiment significative (on le considère comme significatif lorsque 95% des cas montrent la même chose). Nous avons recommencé et retesté les ogives de 6.5mm avec deux différentes poudres. Même résultat que la première fois. Puis, nous avons molycoté nos ogives de 130 grains VLD (very low drag) conçues par Bill Davis t tiré une quantité importante de cartouches ! Amélioration significative dans 95% des cas !
Par la suite, nous allions charger ces ogivs de 130 grains VLD avec (MRP ). La qualité des ogives est restée bonne durant l'ensemble des essais dutant la production, mais les résultats étaient franchement mauvais pour les cartouches chargées. Chaque élément de la cartouche a été changé à son tour. Quand deux différents étuis étaient testés, des anomalies se produisaient avec l'une des deux. Ce groupe d'étuis était vieux et avec des collets épais. Soudainement, la précision est revenue, de même que la baisse de pression ; le temps de vie du canon et la Vo étaient aussi amélioré de 50%. La raison en était la tension de collet, comme nous l'appelons. Nous avaons réutisé les mêmes étuis et utilisé une poudre un peu plus rapide et ça a très bien marché. L'ogive de 140 grains a été testée encore une fois mais sans résultat probant quant à l'amélioration de la précision.
Aussi, prenez soin, lorsque vous utilisez des poudres lentes et des ogives molycotées. Il est très important que toute la charge de poudre commence à brûler à, chaque tir de la même façon. Un point différentie nos essais de quelques autres : nous utilisons toujours des étuis neufs parce que c'est la façon dont la munition chargée complète est produite (jaloux , hein ?) Les étuis recalibrés ne seraient pas les m^mes. En particulier, le moly réduit la force d'extraction de la balle de son étui de 50%.
Une explication de la meilleure précision pourrait être que le moly aide l'ogive à s'aligner dans le tube. Aussi, les ogives ayant de longues surfaces portantes (sur les parois du canon) ne bénéficieraient pas du même avantage (extraction plus facile de la balle de son étui au tir). Les balles de pistolets de 9mm ont été molycotées sans bénéfice particulier au tir. Il est probable qu'encore plus de facteurs sont en jeu et nous ne les connaissons pas encore tous !
En ce qui concerne l'accroissement de la durée de vie du canon, les statistiques sont très difficiles (mot à mot : mal au cul). C'est trop difficile de travailler avec tant de variables pour faire suffisamment d'essais. Cependant, nous avons pris un canon neuf Sauer de 6.5 x 55 et tiré 10 000 coups avec notre chargement standard (ogive de 130 grains à 2700 fps : 823 m/s). Il a té examiné à l'endoscope tous les 1000 coups. Et mesuré çà l'aide de jauges de diamètre. Après 5000 coups, il était en très bon état mais après, il a commencé à montrer des fissures dues à la pression. Les dimensions intérieures du canon étaient dans la normale. A 10 000 ocups, il a été installé sur un affût fixe dans un champ de tir extérieur de 300 mètres et on a titré 10 séries de 10 coups. Les groupements étaient de l'ordre de 71mm, c'est-à-dire environ une MOA. Ce résultat nous a amenés à conclure qu'il n'y avait pas liey de s'inquiéter des effets du molycotage sur la durée de vie du tube.
Un "raccourci" réalisé en vue de démontrer une moindre usure du canon a consisté à rechercher si la température du tube était plus basse avec des ogives molycotées. Une caméra thermique digitale, montant les zones plus ou moins chaudes ou froides, a été installée et nous avons tiré successivement des ogives classiques et des ogives molycotées à la m^me vitesse initiale avec une carabine de tir classique puis le canon a été nettoyé. La première chose faite a été de tire quelques ogives molycotées pour roder le tube neuf. On l'a également laissé refroidir à la même température à chaque fois. La cadence de tir était déterminée et contrôlée….. Il n'y a eu absolument aucune différence de température du tube quel que soit le type d'ogives. S'il y en avait eu, cela aurait démontré une usure plus ou moins grande selon le type d'ogive. David Tubb m'a dit qu'il avait entendu les titreurs au pistolet dire qu'ils pouvaient sentir une différence entre les balles molycotées et les autres ; il pourrait donc y avoir quelque chose à approfondir ici.
Quelques uns de nos personnels qui rencontrent un nombre important de tireurs à la cible emmènent généralement un endoscope avec eux avec un appareil de contrôle lors des compétitions les plus importantes. Ils regardent à travers des centaines de canons à chaque fois. Leur très ferme avis est que le molycotage des ogives permet d'allonger notablement la durée de vie des canons.
Quelques essais ont été faits pour vérifier si le couche de produit d'aide au glissement était nécessaire et si son épaisseur avait une quelconque influence. Les essais ont uniquement porté sur les effets sur la pression et la vitesse initiale. Le molycotage seul semble ne donner que 60 à 65 % de l'effet total. La graisse seule n'a pas semblé avoir le moindre effet. Le molycotage ajouté à de la graisse semble donner de meilleurs résultats. Mettre un excès de graisse ne semble pas gêner mais 6.5 x 55 a été testé.
Hier, nous avons comparé notre traitement gras habituel avec un autre, moins épais et de meilleure apparence. Nous avons noté une augmentation de Vo de 0.19% et une augmentation de la Vo de 1.23% en utilisant moins de ce produit. Aucune réduction de précision n'a été notée.
Notre fournisseur de poudre - Bofors - a procédé à quelque tests avec des ogives molycotées et des ogives grasses afin de déterminer si ces revêtements avaient un effet négatif sur la poudre. Le produit utilisé pour le molycotage a tendance à déstabiliser la poudre mais seulement quand sa concentration est plusieurs centaines de fois plus él"vée que la normale. La graisse Canuva n'a eu aucun effet.
Un meilleure trajectoire grâce au molycotage ?
Nous avons réalisé exactement ls m^mes essais que Kevin et généralement nous avons observé une légère réduction du coefficient balistique, probablement due à l'épaisseur relativement importante du revêtement de molycotage. Le premier essai réalisé monta une augmentation d'environ 3% du coefficient balistique, mais c'était dû à un mélange de lots ! Par ailleurs, Randolph Constantine mentionne dans PS d'août 98 que nous avons mesuré un meilleur coefficient avec un radar doppler. Je suis désolé, mais c'était un malentendu. Ce que nous avons constaté est un coefficient balistique identique aux portées de 200 à 600 mètres. Nous ne savions rien sur le molycotage à l'époque. Plusieurs bons tireurs signalent un point d'impact plus élevé avec des ogives molycotées mais je suppose que cela doit provenir des vibrations du canon.
Je reviendrai là dessus en parlant des essais réalisés en 6.5-284 avec nos munitions de 6.5 Diamond Line. Il n'était pas un très bon tireur aussi, il les utilisait pour son entraînement. Soudainement, après 300 coups, la munitions a tiré beaucoup mieux que tout ce qu'il vaiat eu l'habitude de voir jusque là ! C'est la cas le plus marquant cas "d'accoutumance au molycotage" que je connaisse ! D'habitude, il faut 5 à 30 coups pour mettre suffisamment de revêtement molycoté dans un canon usagé. Avec un canon neuf, c'est beaucoup plus facile : il suffit de tirer des ogives molycotées durant le débourrage du canon neuf.
Quelques personnes ont peur que les chocs entre ogives dû au processus de molycotage ne détériore le revêtement externes des projectiles. Nous avons fait tourner des balles Berger durant 5 heures dans note molycoteur rotatif et érifié la durecté des porojectiles : exactment la même (1378 Vickers pour un kg).
Un essai a aussi été fait pour voir si le tension de collet évolue avec le temps, mais nous avons été incapables de voir le moindre changement.
Une chose importante que fait Kevin est de faire remarquer dans cet article que le molycotage et le graissage ne doivent en aucun cas recouvrir les parois de la chambre. Trop de tireurs ne nettoient pas leurs chambres. Je ne m'adresse pas ici aux gars du bench rest !
Nous utilisons un beau molycotage OKS, de 0.6 à 08 microns. Bien, c'est c'est tout ce que nous avons fait là-dessus. Le produit commercial a eu beaucoup de succès vu de notre c^poté et nous ne voyons aucune raison pour que de pas continuer.
Bons tirs !
Norma Precision AB
Christer Larsson, R&D