Les libéraux sur la sellette

Lino Zambito décrit des stratagèmes de prête-noms pour financer le parti de l’ex-premier ministre Jean Charest

Le Parti libéral du Québec aurait amassé des dizaines de milliers de dollars en contributions illégales, grâce à la complicité d'entrepreneurs et de firmes de génie-conseil qui avaient recours à des prête-noms et de la fausse facturation.

Citation :

Ces pratiques, qui auraient eu cours jusqu'en 2009, ont été décrites en détail par l'entrepreneur Lino Zambito devant la commission Charbonneau, la semaine dernière. Cette portion de son témoignage était frappée d'un interdit de publication, qui a été levé partiellement hier en fin d'après-midi.

Elle risque d'avoir l'effet d'une bombe pour la formation que dirigeait Jean Charest, qui a été au pouvoir à partir de 2003 jusqu'à sa défaite électorale du 4 septembre dernier. C’est aussi la première fois que des propos tenus devant la commission Charbonneau touchent directement le Parti libéral (PLQ).

Zambito a raconté que plusieurs événements de financement, regroupant entre 20 et 50 personnes, étaient organisés par des firmes de génie-conseil. Pour vendre les billets, elles se tournaient vers les entrepreneurs en construction, qui achetaient à fort prix (1 000 $, 2 000 $ ou même 5 000 $) leur place.

Contraire à la loi

L'ancien patron de la firme Construction Infrabec a lui-même organisé une telle soirée, le 31 janvier 2008 à Laval. Il pouvait compter sur une invitée de marque en la vice-première ministre et ministre des Affaires municipales, Nathalie Normandeau.

L'objectif ce soir-là : amasser au moins 100 000 $ pour la caisse électorale des libéraux, soit 5 000 $ par invité. Or, à cette époque, la loi fixait à 3 000 $ la contribution maximale annuelle d'un individu à un parti politique.

Zambito a donc pris le téléphone pour faire la tournée des entrepreneurs et des firmes de génie.

«Je voulais que chaque bureau d'ingénieurs ou chaque entrepreneur réussisse à amener un élu d'une ville, pour vraiment rester dans le cadre du ministère des Affaires municipales», a-t-il expliqué.

«J'ai communiqué avec les gens, j'ai dit: “ Écoutez, la façon qu'on fait, je te vends deux billets. La présence de chaque individu, je la mets à 5 000 $. N'oubliez pas qu'il y a la loi électorale, donc si vous venez deux individus, ça vous coûte 10 000 $, mais il ne faut pas me faire de chèque au-delà de

3 000 $. La loi est claire, c'est 3 000 $.”»

Au total, 110 000 $ ont été remis à Violette Trépannier, une des responsables du financement du PLQ, à l’issue de cette soirée. Or, les chiffres envoyés par le parti au Directeur général des élections du Québec (DGEQ) indiquent seulement 77 500 $ ont été amassés, et que la contribution était de

1 000 $ par personne, plutôt que 5 000 $.

Qui aurait trafiqué les chiffres? Zambito n’a pu le dire.

Prête-noms

Pour donner 10 000 $ au PLQ, il fallait recourir à des prête-noms, c'est-à-dire des gens qui signent un chèque, mais qui ne déboursent pas véritablement l'argent, selon Zambito.

«Quand mon 3 000 $ est atteint, c'est sûr que je dois demander à ma conjointe, je dois demander à mes parents, à mon entourage de faire des chèques», a-t-il expliqué.

Les prête-noms étaient parfois même des fournisseurs ou des clients des entrepreneurs, qui pouvaient être remboursés en argent comptant issu de fausse facturation, par la suite, selon Zambito.

Et les entrepreneurs pouvaient espérer un retour d'ascenseur en échange de leur contribution.

«Les partis (politiques) donnent des commandes aux bureaux d'ingénieurs, les bureaux d'ingénieurs se retournent vers les entrepreneurs, donc ils ont besoin de notre aide, en considération de paiement futur sur un chantier», a résumé Lino Zambito.

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Zambito éclabousse les libéraux
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Ça avait déjà sorti à l'émission ENQUËTE mais là, l'étau se resserre encore plus: du vrai bonbon cette commission et surtout...quelle ''mine d'or'' que ce ZAMBITO!! J'espère qu'ils lui ont promis une haute protection parce que sa peau doit pas valoir cher ces temps-ci et dans le futur!!

Tout ça n'est qu'une grosse pièce de théâtre... Les pires vont encore s'en sortir blanc comme neige et seulement certains pions vont payer...

Les médias n'effleurent même pas les vrais enjeux ni les vrais coupables, pareil comme la commission...

Bizzarement, le PQ quand Marois en faisait parti, avait donné plus de contrats à Tony Accurso que le PLQ pendant 9 ans... Et probablement tous des contrats sans même aller en appel d'offre... Mais ça, personne n'en parle... Il ne faut pas entacher la réputation de la pauvre petite poline... La corruption tel qu'on la connait n'a pas été instaurée par le PLQ, mais bien par le PQ avant... Et ça continue... On fait pitié comme peuple...

pour ma part je crois que les gros genie a cravate non meme pas ete affecter encore, je crois que pour etre capable d'aller trouver les squelette dans cette histoire, la commission sera ouvert pour les prochain 3 ans.

Eh-eh!
Ça commence! ...
PP.