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16/03/2010 | Par webmaster
Opinion sur le 20e anniversaire du drame de Polytechnique...
Par Alain Plamondon
Année après année, cet anniversaire ravive la douleur des familles et amis des victimes de l’incident Polytechnique. Certes, cette tragédie est des plus déplorables et triste que le Québec a pu vivre dans les derniers 20 ans. Mais ce qui est encore plus déplorable, ce sont tous les acteurs du milieu, politiciens inclus, qui utilise ce drame humains à leur propres fins... Qui elles, sont bien souvent peu nobles.
Je trouve correct que les familles organisent, entre elles, des petites cérémonies... Ainsi que cela soit un peu plus « gros » pour les grands anniversaires comme par exemple, après 5 ans, 10 ans, 20 ans... Ce que je conteste, ce sont tous les profiteurs de cet incident qui années après années dérivent la chose.
Plusieurs groupes, féministes ou « masculinistes », s’en servent pour leurs propres revendications... Ils demandent de l’argent des divers paliers gouvernementaux afin de contrer les problèmes de la violence faite par les uns sur les autres (quand ce n’est pas pour autre chose). Il s’agit bien souvent de faux débats... de débats dérivés. De liens sans liens de cause à effet.... de poudre aux yeux... Car nous le savons tous : ce ne sont pas les armes qui sont la cause de la violence. Les armes ne font qu’amplifier la problématique... Elle la rend spectaculaire. Idéale pour les médias, entre autres. Mais qu’elle est la différence entre tuer une femme avec un coup de fusil ou avec des coups de couteau ? L’un est-il moins violent que l’autre ? Moins souffrant ? Moins déplorable ?
Là n’est pas la question. Il faut voir à la source... Quand j’étais petit, quand mon père était petit... et surtout... quand mon grand père était petit, on apprenait le bien et le mal... Et lorsque l’on faisait le « mal », nos parents nous remettaient à nos places... Ils n’allaient pas s’asseoir avec nous pendant des heures pour essayer de nous faire comprendre le bien et le mal en disant aux autres : « pauvre petit, bla bla bla, excuse 1, excuse 2, excuse 3, etc ». De nos jours, les choses ont bien évoluées... On excuse l’enfant.... On discute avec lui. Ce n’est pas de sa faute... Il a eu une enfance difficile... Il est enfant unique... Il est hyperactif... On l’amène chez le psy... chez le travailleur social... on le bourre de médicaments...
Il y a des ressources en place pour tous les sujets et toutes les occasions... L’enfant grandit dans une bulle de protection intouchable... Même un grand nombre d’adultes sont rendus eux-mêmes non autonomes...
Aujourd’hui la société ne semble plus en mesure de s’occuper d’elle-même. La société a besoin de se faire tenir par la main. Il n’y a qu’à voir les publicités qui nous entourent, qui nous affligent... qui pensent pour nous !?
Avons-nous besoin d’une publicité du gouvernement impliquant radios/journaux/affiches/télévisions pour savoir :
- qu’il n’est pas permis de voler dans les commerces
- qu’il n’est pas permis de conduire à toutes vitesse ?
- qu’il n’est pas permis de conduire en état d’ébriété ?
- qu’il n’est pas permis de battre sa femme ?
- qu’il ne faut pas investir n’importe où sans faire vos vérifications ?
- qu’il ne faut pas trop jouer à la loterie ?
- qu’il ne faut pas surcharger nos cartes de crédit ?
ou encore pour savoir
- qu’il faut se faire vacciner
- qu’il faut parler à ses enfants, ados et jeunes enfants ?
- qu’il faut mettre des pneus d’hiver l’hiver au Québec ?
- qu’il faut faire cuire notre viande avant de la manger ?
- qu’il faut surveiller nos enfants sur Internet ?
- qu’il faut surveiller nos enfants prêt d’une piscine ?
- qu’il faut surveiller ce qu’on mange ?
- qu’il faut recycler ?
- que c’est notre devoir de voter aux élections ?
- qu’il faut respecter la signalisation du déneigement ?
- qu’il faut se respecter entre automobilistes et piétons ?
Est-ce de l’information utile ? Est-ce devenu de la désinformation ou du lavage de cerveau ? À force de ce faire dire quoi faire, sommes-nous en train de ne plus être aptes à penser tout seul ? Toute cette publicité envahissante sur ce qui est permis ou non permis ou sur comment on doit agir... c’est ridicule. Ça me dresse les poils ! Et ça coûte cher, très cher, car, pour la télévision, cela est bien souvent diffusé pendant les heures de grandes écoutes. Les gens ne savent plus rien ou quoi ? On met en place des moyens de contournement aux réels problèmes... des façades... de barrières... Bien souvent ces stratagèmes sont futiles et illusoires.
Si nous investissions tout cet argent dans la prévention et la mise en place de ressource sur le terrain, dans l’instauration d’installation de soutien, en serait-il autrement ? D’ailleurs, de nombreux groupes d’intervention sur le terrain le proclament haut et fort... Donnons leur des fonds pour qu’ils puissent continuer leur intervention dans le milieu. Permettons aux policiers d’être sur le terrain, et pas juste pour donner des contraventions !
Si nous revenons au drame de Polytechnique maintenant... et l’un des combat qui en découle année après année... Le registre des armes à feu... Y a-t-il un artifice plus insignifiant, utopique ?
Ce qui est rigolo c’est tout ces groupes qui le proclament... Sans réellement savoir le fond des choses... (comme moi dirons certainement plusieurs d’entre vous...). Denis Côté, président de la Fédération des policiers municipaux du Québec, précise que le registre est consulté 10 000 fois par jour... Et puis ? Est-ce des consultations utiles ? Est-ce utilisé dans des situations pertinentes ou sont-ils obligés, par procédure, à l’utiliser à chaque intervention sur le terrain ou lors de chaque appel d’un certain type ?
Par ailleurs, le chiffre 10 000 est exagéré... en 2008, c’est plutôt 9315 fois par jour en moyenne qu’il a été consulté. Disons que ça faisait son affaire de lancer le chiffre rond 10 000 !
Et l’utiliser.... est-ce que cela implique que c’est utile ??? Si je mange du fast-food tous les jours, est-ce que le fast-food est utile ?
Le même Denis Côté indique que « l'enregistrement des armes responsabilise les propriétaires ». Ah oui et en quoi ? Parce qu’une personne qui enregistre son arme ne fera pas de mauvais coup avec plus tard ? Est-ce que les gangs de rue et les motards enregistrent leurs armes ? Deviennent-ils plus sages en enregistrant leur armes ? Est-ce que la majorité des crimes impliquant une arme à feu sont perpétrés peu de temps après l’achat de l’arme en question ? Jamais.
Toujours le même Denis Côté en rajoute : « Cet outil leur permet essentiellement d'évaluer la menace représentée par certains suspects et d'intervenir de façon préventive quand on constate la présence de nombreuses armes à feu dans un domicile. »
Voila justement le plus grand danger du registre... faire croire certaines choses à des policiers juste avant une intervention sur le terrain... Faire croire à un non danger...
Si le registre indique qu’il n’y a pas d’arme ? On défonce la porte et on saute sur le gars sans prévenir ? Et voila qui nous fait penser à la policière qui en est morte à Laval et aux ingénieux policiers qui ont défoncés la porte à Longueuil... L’absence d’inscription dans le registre ne veut absolument rien dire. Et si le registre indique que toutes les armes du suspect ont été saisies... cela ne veut absolument pas dire qu’il n’y en a pas d’autres sur places. Finalement, le registre peut seulement entraîner des policiers dans l’erreur. Ils ne doivent jamais rien prendre pour acquis. Ils se doivent d’agir en tout temps en prenant toutes les précautions possibles ne présumant que le suspect est armé et dangereux.
Et, comble de l’absurde, ce Denis Côté dit aussi...
« Dans la foulée de la tuerie de Dawson, en septembre 2006, il [NDLR : le registre] aurait notamment été utilisé pour arrêter des suspects qu'on soupçonnait de vouloir imiter Kimveer Gill. »
Cette phrase me choque...
1) pourquoi le registre n’a-t-il pas permis d’intervenir auprès de Gill AVANT son acte ? Car pour ceux qui ne le savent pas, son arme ÉTAIT belle et bien enregistrée...
2) pourquoi a-t-on du attendre après l’acte de Gill pour intervenir auprès des autres suspects ?
En rien ce registre n’a pu ou n’aurait pu empêcher le drame de Dawson, ni aucun autre passé ou à venir. Par contre, des ressources humaines sur le terrain le peuvent.
Un autre exemple, qui nous a touché récemment. On apprenait aux nouvelles, le 2 décembre dernier, qu’un homme du Saguenay était dépressif depuis un certain temps. Les médecins et tout son entourage le savaient. Tous considéraient qu'il était dangereux. Pourtant, ce matin là, il a abattu son épouse avec une arme de chasse et ensuite, il s'est suicidé. La sûreté du Québec n'a pas saisit les armes comme elle est supposé le faire. Pourquoi penserions-nous qu’elle le fera lorsque d’autres situations similaires se produiront ?
Même Hugues Boisvenue est intervenu publiquement lors des événements du 6 décembre dernier en exprimant l’absurdité d’utiliser cet anniversaire année après année uniquement pour la question du registre , le débat est ailleurs :
« Trop centré sur le registre des armes à feu, le débat sur les 20 ans de la tuerie de Polytechnique a occulté le problème de la violence faite aux femmes et des moyens de la prévenir. »
Le président de l'Association des familles de personnes assassinées ou disparues du Québec (AFPAD) continu ainsi :
« En focussant sur le débat du registre des armes à feu, c'est comme si on oubliait tout le reste. Les armes à feu, c'est 2 % des femmes qui se font assassiner. Tout le restant, les criminels dangereux, les prédateurs sexuels, les pédophiles, c'est comme si ça devenait secondaire. C'est ça qui me choque.»
Merci Monsieur Boisvenue !
Citons Irvin Waller :
(source : cyberpresse)
« Haut fonctionnaire à Ottawa en 1977, au moment où le gouvernement Trudeau a resserré considérablement l'accès aux armes à feu, le criminologue Irvin Waller s'est penché sur les méthodes de lutte contre la criminalité dans le monde. Il a notamment étudié le succès de la ville de Boston, qui a pratiquement éradiqué dans les années 90 les homicides attribués aux gangs de rue. Sans registre et sans durcir la loi, on a mis sur pied un modèle d'intervention visant notamment le décrochage scolaire et le chômage des jeunes. M. Waller, aujourd'hui professeur à l'Université d'Ottawa, a récemment publié ses découvertes dans son livre Lutter contre la délinquance. »
Son verdict est implacable : «Ce qui est clair, c'est que si on avait dépensé les 2 milliards qu'a coûté le registre dans des programmes efficaces, on aurait réussi à diminuer de beaucoup la violence des gangs au Canada. On aurait évité cette tendance à augmenter les dépenses pour emprisonner les délinquants.»
Alors voila, qu’on se le dise !
Par ailleurs, les armes à feu ne génèrent pas de suicide. La personne qui est rendu au point de trouver une méthode de suicide a déjà fait son choix. D’ailleurs, l’arme à feu va la forcer à réfléchir... Si une personne manque son coup avec des pilules ou avec une lame de rasoir et que les secours arrivent à temps, les conséquences sont assez minimes en général. Alors que lorsque la personne manque son coup avec une arme à feu... les conséquences sont toujours catastrophiques... c’est un pensez-y bien ! Nul doute que la personne suicidaire qui tient une arme à feu réfléchi à cette question. De toutes façons, si la personne est rendu à cette étape dans son cheminement vers le suicide, ce n’est pas parce que son arme est « enregistrée » qu’elle ne passera pas aux actes !!!
Encore dans cette situation, un investissement d’un milliard de dollars dans des ressources sur le terrain pourrait sauver bien des vies parmi les personnes suicidaires. Pratiquement tout le monde connaît quelqu’un qui a appelé à la ligne info suicide (1-866-APPELLE) ou la ligne Tel-Aide (514 935-1101) ou encore Tel-Jeunes (1-800-263-2266) ou JEUNESSE J’ÉCOUTE (1-800-668-6868) alors qu’il n’y avait personne de disponible...
Les gangs de rue, les motards et les trafiquants d’armes n’enregistreront pas leurs armes. De toutes façons, leurs armes, ce ne sont pas des armes de chasse !!! Le registre est encore ici bien inutile... alors qu’un investissement dans des ressources sur le terrain pourrait sauver bien des vies en donnant du renfort aux policiers et aux unités spéciales afin d’intervenir sur le crime organisé.
Et pour ceux qui requièrent que le gouvernement sache où sont les armes, vous devez savoir que depuis le début des temps, lors de l’achat d’une arme, il fallait inscrire nos noms et adresse, etc dans un grand livre chez l’armurier... L’info était donc déjà disponible et existante en cas de besoin. Ce n’est pas en possédant une carte d’enregistrement dans sa poche que le dépressif agira autrement.
Vivement que le gouvernement gouverne le pays !
Que l’argent des contribuables, notre argent, soit utilisé pour la société, et non pas en artifices !
Qu’on arrête de dire aux gens honnêtes quoi faire et comment agir (ils le savent déjà) et qu’on agisse sur les délinquants et les criminels !
Et que le gouvernement mette l’argent au service des ressources, organisations et unités d’intervention et de prévention sur le terrain, bien plus aptes que lui à comprendre ce qui se passe !