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Armes à feu: malheureusement, rien ne changera
André Gélinas est sergent-détective (retraité) du SPVM et Stéphane Wall est sergent-superviseur (retraité) du SPVM| Publié le 26 mai 2022 à 07:42
US-SCHOOL-CRIME-TEXAS-SHOOTING-WEAPONSPhoto AFP
L’événement survenu à Uvalde, au Texas, où un tueur actif a fait 21 victimes, dont 19 enfants du primaire, a semé la consternation partout dans le monde. Bien sûr, hier, le sujet était sur toutes les lèvres, ici même au Québec.
Nos voisins américains ont appliqué la même recette que dans toutes les tueries précédentes, dont Columbine ou Sandy Hook. Témoignages, consternations, promesses de resserrer le contrôle des armes à feu (légales) et bien sûr, les fameuses prières pour les victimes. Malheureusement, rien ne changera.
Au Québec, nous avons aussi subi, dans une moindre mesure, quelques fusillades de type « tueur actif ». Pensons, entre autres, à Polytechnique, à Concordia, à Dawson, au Métropolis, à la mosquée de Québec, à Saint-Jean-sur-Richelieu et, enfin, à l’attaque au sabre, encore à Québec.
Évidemment, il est impossible pour quiconque de moindrement sensé de ne pas avoir envie de hurler face à un nouveau massacre d’enfants dans une école, comme il s’en produit malheureusement aux États-Unis.
Attention aux amalgames
Nos voisins du Sud ont ceci de particulier que leur Constitution leur donne le droit d’acquérir et de porter des armes pour une panoplie de raisons qui n’ont rien à voir avec des activités légales, comme la chasse ou le tir sportif.
Pour trop d’entre eux, la vie se conçoit comme un western ou un film de gangsters.
Dans notre perspective, cela ne fait aucun sens, mais il faut comprendre que pour modifier un amendement qui date de 1791, il faudrait une mobilisation sans précédent de leur classe politique, afin d’éliminer ou de modifier ce principe qui était peut-être valable chez eux au XVIIIe siècle.
Comme plusieurs, on se demande ce qu’ils attendent pour encadrer la vente et la possession d’armes à feu et sauver des centaines de vies innocentes.
Heureusement, même si le risque zéro n’existe pas dans notre pays, une analyse rationnelle nous permet quand même de reconnaître que notre contrôle des armes légales est excellent et envié par plusieurs autres juridictions dans le monde.
Il en est autrement en ce qui a trait aux armes illégales qui pullulent dans les mains de nos criminels.
Au Canada, nous vivons une augmentation des crimes violents, commis majoritairement par des membres de gangs de rues. Ces crimes impliquent des armes à feu illégales.
Quand nous entendons la mairesse de Montréal et d’autres politiciens réclamer à cor et à cri l’abolition des armes de poing, force est d’admettre que cela n’aura aucun impact significatif sur les fusillades, car ce ne sont pas les armes de chasse ou de tir sportif acquises légalement qui sont impliquées dans ces exactions.
Si l’on veut vraiment sauver des vies, il faut donner sans réserve les moyens aux policiers d’effectuer leur travail et de cibler les utilisateurs illégaux. On fait fausse route en pensant que cibler encore plus les armes légales va nous protéger.
Faisons confiance aux policiers
Si l’on veut vraiment sauver des vies, il faut faire confiance aux policiers-patrouilleurs, qui sont les spécialistes en comportements criminels. Laissons-les interpeller et intercepter. Présentement, à Montréal, ils se désengagent de plus en plus, ne se sentant pas soutenus par les élus.
Ceux-ci doivent cesser de donner trop d’importance aux idéologues anti-policiers. Les élus doivent se concentrer sur les familles des victimes qui demandent des actions concrètes avant qu’un enfant du primaire ne meure sous les balles.