Les enfants les plus jeunes dans une classe sont nettement plus souvent diagnostiqués et traités pour un déficit d’attention ou de l’hyperactivité que les plus âgés, ont confirmé des chercheurs en pharmacoépidémiologie de l’Université de Colombie-Britannique en examinant les données recueillies pendant 11 ans sur près de 940 000 enfants âgés de 6 à 12 ans.
Leur étude, publiée cette semaine dans le Journal de l’Association médicale canadienne, tend à démontrer que dans plusieurs cas, les médecins qui ont diagnostiqué ces enfants ont certainement confondu le déficit d’attention ou l’hyperactivité avec une simple immaturité, qui n’a rien de pathologique.
En Colombie-Britannique, le niveau scolaire est déterminé en fonction de l’année de naissance.
Or les chercheurs ont constaté que les enfants nés en décembre, qui sont donc les plus jeunes de leurs classes, sont 39% plus nombreux à avoir été diagnostiqués avec un trouble déficitaire de l’attention et de l’hyperactivité, et 48% plus nombreux à avoir pris des médicaments pour ce problème, que les enfants nés en janvier – qui sont donc les plus vieux de leur classe.
Plusieurs autres études menées aux États-Unis avaient déjà abouti à des conclusions similaires, notamment celle-ci de William Evans, de l’Université Notre-Dame, ou celle-là de Todd Elder, de la Michigan State University, toutes deux publiées en 2010.
Au Québec, la date qui détermine l’âge scolaire (pdf) des enfants est le 1er octobre, et non le 31 décembre comme en Colombie-Britannique.
Si ce qu’ont observé tous ces chercheurs se vérifie au Québec, ce sont donc les enfants nés en septembre qui ont le plus de risque d’être traités inutilement.
Les médecins devraient en tenir compte pour établir leur diagnostic