Un avion historique sera réparé
Des bénévoles ont retrouvé à l’aéroport de Saint-Hubert un appareil qui a fait le débarquement de Normandie
Benoît de Mulder travaille bénévolement à restaurer le vieil avion.
PHOTO COLLABORATION SPÉCIALE, ALEXANDRE MORANVILLE-OUELLET
Benoît de Mulder travaille bénévolement à restaurer le vieil avion.
ALEXANDRE MORANVILLE-OUELLET
Lundi, 6 août 2018 01:00
MISE à JOUR Lundi, 6 août 2018 01:00
Un groupe de passionnés d’aviation tenteront de remettre en état de vol un appareil ayant servi durant la Deuxième Guerre mondiale, après que celui-ci a été laissé à l’abandon pendant près de 25 ans.
Le président de l’organisme Avialogs, Benoît de Mulder, a fait la découverte de CF-TER, un avion de type Douglas DC-3, au début de l’an dernier. L’appareil était abandonné à l’aéroport de Saint-Hubert, à Longueuil, depuis près de 25 ans.
Laissé pour compte sur un petit terrain sans surveillance, l’avion a été victime de plusieurs actes de vandalisme qui l’ont abîmé.
Malgré son aspect décrépi, le vieil appareil dissimule un historique extrêmement riche.
Après de nombreuses recherches, les bénévoles d’Avialogs ont découvert que le CF-TER a non seulement participé au débarquement de Normandie le 6 juin 1944, mais a également été un témoin important de l’histoire aéronautique civile canadienne.
Il a été acheté par Canadair en 1946 et utilisé pendant 47 ans par Transport Canada.
Une photo des années 1970 alors que l’appareil était utilisé par Transport Canada.
PHOTO COURTOISIE
Une photo des années 1970 alors que l’appareil était utilisé par Transport Canada.
Tâche colossale
« Lorsqu’on a su tout son historique, nous avons immédiatement décidé de l’acheter et de le récupérer, raconte M. de Mulder. Nous ne voulions pas qu’une pièce historique comme celle-là disparaisse à jamais. »
L’appareil est maintenant hébergé sur le terrain du hangar privé H-18, partenaire du projet. Les bénévoles d’Avialogs entreprendront dans leurs temps libres la colossale tâche de restaurer la pièce volante historique.
Les appareils de navigation du cockpit sont aujourd’hui tous manquants.
PHOTO COLLABORATION SPÉCIALE, ALEXANDRE MORANVILLE-OUELLET
Les appareils de navigation du cockpit sont aujourd’hui tous manquants.
Bien que le véritable objectif demeure ultimement de remettre l’avion en état de vol, un financement considérable manque toujours.
300 000 $
« Près de 300 000 $ et entre 4 à 10 ans de travaux seront nécessaires afin de le faire voler à nouveau », explique Robert St-Pierre, directeur du Musée de l’aviation de Montréal.
Celui-ci est l’une des nombreuses additions faites à l’équipe d’Avialogs, qui compte maintenant près d’une trentaine de bénévoles passionnés issus de divers milieux.
« C’est vraiment un gros travail collaboratif, souligne M. de Mulder. Des ingénieurs, mécaniciens, historiens amateurs, etc. ont accepté de nous aider pour la simple passion de l’histoire aérienne. C’est beau à voir. »
Encore solide
L’une des plus grandes surprises pour Benoît de Mulder a été de constater que l’appareil conserve une structure intégrale en très bon état.
« On parle ici d’un avion s’étant fait tirer dessus par la DCA allemande, s’exclame le président de l’organisme. Malgré la guerre et tout le vandalisme, le cœur de ce dernier est quasi intact. »
La prochaine étape de l’équipe sera de terminer la mise à nu de l’appareil, ou stripping, action consistant à retirer chaque élément non essentiel à l’intégrité de l’aéroplane.
L’HISTORIQUE DE L’AVION
1944 : Construction de l’avion sous le modèle militaire C-47.
5-6 juin 1944 : Participe au débarquement de Normandie au sein de la Royal Air Force britannique.
Septembre 1944 : Participe à l’opération Market Garden, l’une des plus grandes missions aéroportées de l’histoire, aux Pays-Bas. Il est endommagé par la FLAK allemande.
1946 : Avec la fin de la guerre, Canadair rachète les droits de production des C-47 de la compagnie Douglas, qui deviennent des modèles DC-3. L’appareil est alors converti en avion civil.
1946-1993 : le CF-TER est utilisé par Transport Canada.
1993-2017 : L’avion est abandonné à l’aéroport de Saint-Hubert.
Avril 2017 : Avialogs rachète le CF-TER dans le but de le restaurer.
****
Texte 2
Un groupe de passionnés d'aviation s'est donné la mission de restaurer un avion qui a servi pendant la Deuxième Guerre mondiale et qui était abandonné depuis 25 ans à l'aéroport de Saint-Hubert.
Le DC3 avait été laissé à l'abandon durant des années en bordure des pistes de l'aéroport de Saint-Hubert. C'est la première fois en près de 25 ans qu'on le fait entrer à l'intérieur d'un hangar.
L'avion a notamment servi durant le célèbre débarquement de Normandie. Ensuite, il a servi dans une carrière civile, aux couleurs de Trans-Canada Airlines, l'ancêtre d'Air Canada.
Il pourrissait là avant que ce groupe de passionnés d'aviation se lance dans sa restauration. «On estime, en fait, à peu près, entre cinq à sept ans, huit ans pour la rénovation opérationnelle de l'appareil. On ne va pas le remettre en vol», explique Benoît de Mulder, président d'Avialogs.
Étonnamment, lorsqu'on entre à l'intérieur de la cabine, on réalise que plusieurs éléments d'origine ont été préservés, des éléments de 1944, qui n'ont pas été vandalisés. Ce qui est le plus abîmé, en fait, c'est le cockpit, à l'avant.
«Tous les instruments sont manquants. Ils ont été arrachés, ils ont été volés. Donc, là, il va falloir le refaire au complet», ajoute M. de Mulder.
Il faudra donc beaucoup de temps et de travail pour redonner à cet avion ses lettres de noblesse.